Mots-Ment-Songes

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J'exècre tellement les gens. Leur hypocrisie, leur indifférence, leur perversion, leur sadisme parfois.
Je hais leurs regards dans la rue, dégoutants bien trop souvent. La façon dont ils vous toisent dans retenue, comme des animaux. Je hais la centaine de personne qui peut vous voir les traits tendus, les yeux rouges et l'air abattu sans un sourire encourageant ou un geste réconfortant.
Je déteste même les meilleurs. Vous étiez où tout ce temps? J'ai du tout ravaler, j'ai du refouler ma souffrance car ce n'était pas ce que vous vouliez voir. J'ai du simuler, omettre les détails les plus importants de ma vie, pour continuer à me sentir un minimum "aimée". J'ai sombré presque aussi bas qu'il y a des années et fort heureusement, qu'il restait ses bras à elle pour me protéger, car le peu d'appels à l'aide que je vous ai lancé se sont évanouis dans un silence gêné et quelques bafouillages lâches. 
Et puis il y a bien pire que vous qui avez tout de même réagi quand j'ai explosé pour la première fois, il y a quelques jours.
Il y a ceux qui se délecte de vos faiblesses, qui appuient dessus pour le plaisir, sans rien savoir, sans rien connaître. Ceux qui s'empressent de vous noyer à peine votre tête sortie de l'eau. Ceux là même qui vous adulaient quand vous étiez fortes, quand vous saviez rire sans masque, et surtout quand vous étiez froide et indépendante. Qui prennent maintenant du plaisir à rendre épouvantable votre situation déjà bancale.
Des personnes qui ont fait part de mon entourage, que j'ai considéré comme des amis pour certains. C'est comme grandir et aller de désillusions en désillusions.

Parfois j'ai la sensation que le monde ne tourne pas rond, mais au fond peut être que je ne sais juste pas tourner avec lui.
 
On se réveille entre des bras qui nous ont protégé toute la nuit des voleurs et des fantômes à jambe de bois. On joue, on pleure, on crie, on se promène, on sourit beaucoup, on rit encore plus. On savoure une cigarette après l'amour, à la fenêtre. Il y a un peu de vent mais il ne fait jamais froid. On cherche l'autre, tout le temps, partout. On en parle beaucoup trop, mais tant pis. On déambule dans le petit appartement où on vient de s'installer, à deux. Il est baigné de soleil et rempli de choses rien qu'à nous. Une semaine d'éloignement semble le bout du monde. On fait des projets, encore et encore, on parle des enfants qu'on aura, des villes qu'on visitera, et d'autres fois on se souvient. On s'hurle dans chaque mot qu'on s'aime, et puis des fois on hurle tout court, pour rien, pour mieux se retrouver quelques minutes plus tard. On a des rituels rigolos. On se présente à nos entourages, de toutes façons l'autre connait naturellement tout le monde avant de les rencontrer. On rit des mêmes choses, souvent sans même ouvrir la bouche. On se confie tout, on détaille chaque recoin de notre cerveau ou de notre machine à rêve. On décide d'adopter un petit chat et on parle de choses qui nous filaient un frisson d'horreur il y a à peine trois ans, le mariage, l'engagement. On se fait découvrir, redécouvrir nos univers, et on en découvre des tas d'autres ensemble. On utilise le mot "toujours", tout le temps. Parce qu'il s'agit de ça, on en est sûres.

Nos coeurs en sont sûrs, nos yeux en sont sûrs, nos souffles en sont sûrs. Le mot éternité est fait pour nous, pour personne d'autre que nous.

C'est une osmose totale est complète. C'est un amour mêlé d'une complicité et d'une amitié sans limites. C'est un quotidien chaque fois plus drôle et serein.
Alors c'était donc ça, avoir une relation sérieuse et stable? C'était donc ce bonheur et cette perfection que j'ai fuit, redouté et critiqué?

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